1789-1989 Sénégal-Berlin

1989, année du bicentenaire de la Révolution Française

1989, année de la chute du mur de Berlin

En janvier 1989, le CM1 de Josette Blot et le CM2 de Bernard Delprat, partaient ensemble au Sénégal pour une classe transplantée d'une semaine. En Casamance à Ousouille près de Zinguinchor.

Pari réussi, car la mairie ne voulait pas, à juste titre, que le coût soit supérieur à celui d'une classe de neige. Les parents se sont mobilisés par des ventes de gâteaux ..., j'ai offert par le biais de mon entreprise 1500€ en vendant des agendas du bicentenaire. Quatre parents, nous avons payé notre voyage pour encadrer les enfants.

Si la motivation de ce voyage était de suivre Pierre-Marie Poly, motard du Paris Dakar, il s'est vite avéré que d'amener les enfants à Dakar serait une mauvaise idée, si le motard n'arrivait pas.

Les enfants ont découvert une école, joué avec les petits sénégalais et visité la Casamance ...

Déjà les Droits de l'Homme pour ce bicentenaire : le Sénégal ayant participé à la Révolution Française par ses "Cahiers de doléances".

En décembre, le 26, je récupérais mes trois filles et décidais d'aller à Berlin, le mur venant de tomber quelques semaines plus tôt.

Improvisation totale, nous prenons la camionnette et partons vers Strasbourg sans même avoir regardé une carte. Sur la route je pense soudain que Berlin est approvisionné par un pont aérien, que Berlin est en Zone Est et que nous risquons de ne pas pouvoir y aller. En fait l'autoroute se trouve entre 2 rangs de grillages et nous arrivons à Berlin.

Nous découvrons entre la Porte de Brandbourg et Check Point Charly qu'une partie du mur est abattue et qu'un goudronnage est en cours.

Nous comprenons qu'il fallait réellement y croire et nous sommes allés en Allemagne de l'Est où nous avons acheté le marteau qui permettra aux filles de casser pendant cinq jours des morceaux de mur.

Le mur, en fait les murs, car il y avait un mur coté Est, un espace et un mur Ouest. Le béton est vibré et extrêmement difficile à écailler et en haut, à cheval, un gros tube en fibrociment qui empêcherait un grappin de s'accrocher sur le sommet.

Lors du passage vers l'est, nous voyons que le dos du mur, si coloré à l'Ouest était blanc au plus grand étonnement de mes filles qui ne comprenaient pas pourquoi.

Il a donc fallu leur expliquer, de même que lorsque nous sommes montés sur l'énorme épaisseur, face à la Porte de Brandbourg, qu'un mois avant elles auraient été tuées à cet endroit par les soldats de l'Est.

31 décembre, rien ne semble se préparer : pas de podium, pas de concert annoncé, pas de feu d'artifice ... rien.

Dès 21h, petit à petit le monde (le Monde : de toutes les nationalités autour ne nous) arrive, l'avenue s'emplie, les gens montent sur les dizaines de cabines de WC et à minuit un énorme grondement sur les cabines et dans la foule.

A minuit des milliers de personnes venues avec des fusées les font partir pendant près de 45 minutes. Une vraie fête populaire, une joie réelle.

Nous partageons nos bouteilles de champagne avec des inconnus.

A 1h nous reprenons notre camionnette et sommes à Guyancourt au matin.

Une vraie année des Droits de l'Homme !